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Accord Front de Gauche / PS-EELV pour les législatives ?
On
l’indiquait : il y a eu quelques tensions entre le Parti de Gauche et la
Parti Communiste, le premier répondant vertement au second de ne pas aller seul
à la table des négociations avec les sociaux-démocrates. Bref, il semble que
malgré les divergences d’analyse (le PCF estime à 50 circonscription la menace
de l’élimination de la gauche dès le premier tour quand le PG en indique
114 ; rôle dans l’Assemblée Nationale du Front de Gauche ; tensions
pour la présidence du groupe, Bocquet voyant d’un mauvais œil l’arrivée plus
qu’incertaine de Mélenchon au parlement) et de rapport de force (le PCF possède
12 des 19 députés sortants et 77% des candidats FDG aux législatives), le Front
de Gauche parle d’une seule voix.
Dans
un communiqué du mercredi 16 mai, Pierre Laurent (PCF) et Martine Billard (PG)
indiquent « Si chaque partenaire
prend sa part d'effort, l'accord est désormais possible à toute heure. Pour
y parvenir, le Front de gauche, qui a formulé des propositions concernant 29
circonscriptions, a décidé hier un ultime effort qui fait que l'équilibre de
cette répartition fait désormais consensus » Grosso modo, le FDG réclame 6
des 29 circonscriptions dont une gagnable, la troisième circonscription du Val-de-Marne
du député sortant UMP Didier Gonzales où se présente Joseph Rossignol, proche
de Mélenchon (au premier tour des présidentielles, Hollande y avait fait 32,55%
et Mélenchon 14,13%). Sur les six circonscriptions, trois devraient être
abandonnées par EELV : Guingamp, Bergerac et la circonscription des
Pyrénées-Orientales où se présente Louis Aliot (FN)…
Le
PS quant à lui doit se défaire de l’épine EELV : dans les 63
circonscriptions réservé au parti de Duflot, on ne compte plus les dissidences
socialistes (dont la plus célèbre est celle de Thierry Braillard contre
Philippe Meirieu, soutenu à corps et à cris par le sénateur-Maire de Lyon,
Gérard Collomb)… même si le cas à Paris est réglé. Le problème du PS est
double : des caciques PS ingérables localement et surtout la volonté
d’Aubry d’avoir une majorité PS à l’Assemblée Nationale (289 députés sur 577).
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Enoncé par Jean-Marc Ayrault au JT de France 2 mercredi 16 mai, la règle du
« ministre battu aux législatives = ministres qui démissionne du
gouvernement a déjà des conséquences ».
Nommée
ministres aux droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat
Vallaud-Belkacem renonce à porter son combat dans la quatrième circonscription
de Lyon. Il est vrai qu’il s’agit d’un bastion de la droite - même si Sarkozy
n’y a réalisé que 53,88% au second tour des présidentielles (mais 36,85% au
premier, Bayrou 11,21%, le Pen 9,47%, Dupont-Aignant 1,34%) – et que la défaite
paraissait inévitable face à Dominique Nachury (UMP) qui prend la relève du
député sortant, Dominique Perben. C’est donc sa suppléante, Anne Brugnera quiassumera le combat !
Au
total, vingt-six membres du gouvernement se présentaient aux législatives. Montebourg, député sortant,
à fait le même choix que Vallaud-Belkacem. Pour les autres, certains risquent
de ne pas être élu même si tous se présentent dans des circonscription où
Hollande a fait plus de 50% des voix : Stéphane Le Foll dans la Sarthe qui
doit faire face au suppléant de Fillon et député sortant Marc Joulaud ou
Marie-Arlette Carlotti qui combat le député sortant Renaud Muselier dans les
Bouches-du-Rhône.
Un tract tiré à 8 millions d’exemplaires où on voit et note : une
marée de drapeaux Bleu Blanc Rouge, le slogan en gros « Ensemble,
choisissons la France » et des mots d’ordres, « Contre
l’assistanat », « Contre le matraquage fiscal des classes
moyennes », « Contre le laxisme au frontière de l’Europe, réduisons
l’immigration pour réussir l’intégration ». No
comment.
Sauf
que Xavier Bertrand ne veut pas mener une campagne « agressive »… Il
y a du boulot ! Car Copé lui se pose en « chef de guerre » !
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Côté UMP et le tropisme des thèses de l’extrême droite et des sirènes du FN, on
a notre premier faux lapin qui rejoint le trompe nez de « Rassemblement
Bleu Marine » (la com’ quand tu nous tiens !)
Olivier
Eyraud, conseiller général de l’UMP du canton de Reyrieux (département de
l’Ain), annonce sa candidature sous la bannière RBM dans la deuxième
circonscription de l’Ain.
Le
bonhomme parle de « courage politique » ce qui n’est pas faux :
au moins voilà un premier gus de l’UMP qui constate qu’il n’est plus
républicain mais d’extrême droite. Pour rappel, Eyraud avait déclaré – entre
autres propos xénophobes – en octobre 2010 : « Aujourd’hui, si vous êtes blanc,
catholique, que vous avez un travail, que vous payez vos impôts, que vous
respectez les règles et autrui, vous êtes redevable de tout et n’avez droit à
rien. Nous vivons dans une société où nous ne retrouvons plus les valeurs qui
ont fondé notre République, si bien que certains d’entre nous se sentent
proprement “étrangers” chez eux. Nous ne demandons qu’à retrouver notre place
dans la société. » (VOIR : )
De son côté,
Copé affirme qu’il n’est plus à l’UMP. Pour l’heure, l’exclusion d’Eyraud n’a
toujours pas été prononcée (il a été exclu du groupe UMP du conseil général de l'Ain à l'heure actuelle)
Suppléant
depuis plus de quinze ans du député sortant Michel Voisin (UMP) dans la
quatrième circonscription de l’Ain, Eyraud compte donc sur la seconde où il
fera face au député UMP sortant Charles de La Verpillière. Au premier tour des
présidentielles, Marine Le Pen avait réalisé 21,59% des voix dans cette
circonscription, derrière Sarkozy 30,87% et Hollande 22,30%.
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